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père ; elle exposa tout à Çoukra, suivant la vérité. 3386.

A cette nouvelle, le fils de Bhrigou se montra soudain aux yeux du monarque ; et le puissant Yayâti, voyant Çoukra devant lui, 3387.

S’inclina, porta ses mains réunies aux tempes et salua Kâvya le brahmide, auquel Dévayàni tint ce langage : « Ce roi, fils de Nahousha, a pris ma main dans le puits, mon père. Donne-moi à lui, sauf ton respect ; je ne veux pas un autre époux dans le monde. » 3388.

« Héros, dit Çoukra, ma fille bien-aimée t’a choisi pour son époux : prends-la donc pour ta royale épouse, je te la donne, fils de Nahousha. » 3389.

« Je suis indigne de la toucher, magnanime fils de Bhrigou, répondit Yayâlî ; ma naissance est ce qu’on appelle de race mêlée : brahme, je ne t’en fais pas un mystère. » 3390.

« Je t’absous de cette indignité, repartit Çoukra ; choisis une grâce, que tu veuilles obtenir : ne sois plus inférieur dans ce mariage ; je t’affranchis de cette inégalité.

» Prends suivant la loi pour ton épouse Dévayânî à la taille charmante et goûte avec elle une félicité incomparable. 3391-3392.

» Il te faut honorer à toujours cette jeune princesse Çarmishthâ, fille de Vrishaparvan ; mais, roi, ne l’appelle jamais dans ta couche. » 3393.

À ces mots, continua le narrateur, le royal Yayâti décrivit un pradakshina autour de Kâvya et célébra un mariage pur, suivant les règles enseignées par les Çâstras. 3394.

Après qu’il eut reçu du brahme une immense richesse, et la noble Dévayânî, et Çarmishthâ, et les deux mille suivantes, le plus grand des rois, honoré par Çoukra et