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« Comment ton amie peut-elle être une esclave ? reprit Yayâti. C’est une fille de noble caste ! la fille du roi des Asouras ! Tu excites au plus haut point ma curiosité, vierge aux jolis sourcils. » 3369.

« Tout, ô le meilleur des rois, est soumis au Destin, répliqua Dévayânî. Pense que c’est par une disposition du Destin, et ne pousse pas les questions plus loin. 3370.

» Tu as le costume et la beauté d’un roi ; la parole, qui sort de ta bouche, est celle d’un brahme. Quel est ton nom ? D’où viens-tu ? De qui es-tu fils ? Dis-moi cela. »

« Les Védas, répondit Yayâti, ont passé tout entiers par la route de mes oreilles dans la condition de novice ; je suis un roi, fils de roi, et l’on m’appelle Yayâti. » 3371-3372.

« Pour quelle raison es-tu venu dans ces lieux, roi des hommes ? reprit Dévayânî. Est-ce afin d’y recueillir des lotus ? Est-ce afin d’y prendre des gazelles ? » 3373.

« Je suis venu chercher ici, noble fille, des gazelles et de l’eau, répondit Yayâti. Maintenant que tu as satisfait sur beaucoup de points à mes questions, permets que je m’éloigne. » 3374.

« Je t’appartiens avec Çarmishthâ, mon esclave, et ces deux mille suivantes. Sois mon ami et mon époux, s’il te plaît, » reprit Dévayânî. » 3375.

« Apprends, s’il te plaît, noble fille d’Ouçanas, que je ne suis pas digne de toi, fit Yayâti ; les rois ne peuvent s’allier d’un mariage à ton père. » 3376.

« La caste des kshatryas fut créée en même que celle des brahmes, observa Dévayânî ; les Védas sont permis aux kshatryas ; tu es fils de saint et saint toi-même ; épouse-moi, fils de Nahousha. 3377.