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plus vénérable pour moi, candide, que le révérend même. 3267.

» J’ai habité là, demoiselle aux grands yeux, au visage pareil à la lune, où toi-même tu habitas, dans le noble ventre du petit-fils de Brahma. 3268.

» Tu es ma sœur légitimement ; ne tiens donc pas ce langage. Je fus heureux dans mon séjour ici : il n’existe en moi aucune sorte de mécontentement. 3269.

» Je te dis adieu, je m’en vais : prononce les bénédictions pour le bon succès de mon voyage. Ce n’est point à moi, qu’il faut rappeler au milieu des entretiens le devoir, dont je ne suis pas l’ennemi. Toujours active et jamais négligente, conserve-moi la bienveillance du révérend. »

« Si tu me refuses alors que tu es sollicité, reprit Dévayâni, sur un point d’intérêt, d’amour ou de devoir, la science, que tu viens d’obtenir, Katcha, n’atteindra point à son but ! » 3270-3271.

« Je refuse, lui repartit Katcha, parce que je me dis : « C’est la fille de mon gourou.» Le gourou n’a point donné sa permission. Maudis-moi de cette manière, si tu veux !

» Attendu que je suis maudit par toi dans le moment où je t’objecte le devoir, qui me lie envers mon gourou, je n’ai pas mérité cette malédiction, Dévayâni, dont la cause est Ici l’amour et non le devoir. 3272-3278.

» Ton amour n’est donc point ici légitimé par lui, ma dame : aucun fils de rishi ne prendra jamais ta main ! 3274.

« Ta science, as-tu dit, ne produira pas son fruit. » Elle produira son fruit, sinon pour moi, du moins pour ceux, à qui je l’enseignerai. » 3275.

Après que l’éminent brahme eut parlé de cette manière