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» Évidemment Katcha est mort, ou on l’a tué : je ne peux vivre sans Katcha, mon père ; je te dis la vérité ! »

« Le fils de Vrihaspati, ma fille, Katcha est encore allé dans les routes de la mort, lui répondit Çoukra. On a beau le ressusciter par la science, il est tué de nouveau. Que ferons-nous ? 3227-3228.

» Ne gémis point ainsi ; ne pleure pas, Dévayanî. Il ne sied pas à une Déesse telle que toi de verser des larmes pour un simple mortel, toi, sous la puissance de qui s’inclinent à ton approche Brahma et les brahmes, les Dieux avec Indra, les Vasous, les deux Açwins, les Démons, ennemis des Dieux, et l’univers entier ! Il est impossible à ce brahme de vivre, puisqu’on le tue à chaque fois qu’il est ressuscité. » 3229-3230.

« Comment, reprit Dévayânî, pourrais-je ne pas gémir ni pleurer un homme, qui est le petit-fils de l’antique Angiras et le fils de Vrihaspati, ce trésor de pénitences ; un homme, qui a ces grands saints pour aïeul et père ? 3231.

» C’était un brahmatchâri, opulent de pénitences, toujours levé, habile dans les sacrifices ! Je suivrai Katcha dans sa route : je ne veux plus manger ; car le beau Katcha, mon père, était mon bien-aimé. » 3232.

Pressé de nouveau par Dévayânî, continua le narrateur, Kâvya, le maharshi, d’évoquer avec colère : « Sans doute les Asouras me haïssent, disait-il, puisqu’ils tuent ceux de mes disciples, qui leur tombent sous la main. 3233.

» Ces méchants veulent donc supprimer tous les brahmes du monde, puisqu’ils m’offensent continuellement ?

Il est temps de mettre une fin à ce crime ! Quel Indra ne consumerait pas le meurtre d’un brahme ? » 3234.