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mon faix et de la fatigue, je m’appuyai contre un figuier. Toutes les vaches m’accompagnant se mirent à l’abri sous l’ombrage de cet arbre. 3217-3218.

» Les Asouras m’ayant vu là : « Qui es-tu ?» me demandèrent-ils. — « Je suis le fils de Vrihaspati et l’on m’appelle Katcha. » 3219.

» À peine avais-je articulé ces mots qu’ils me tuèrent, mirent en pièces mon cadavre, en jetèrent les morceaux à des loups ; puis, tranquillement, ils s’en retournent chacun dans son palais. 3220.

» Appelé par le magnanime Bhargavain, appuyé sur la science, je suis accouru ici près de toi, noble fille, vivant d’une vie à peine entière ; 3221.

» Car on m’avait tué ! » C’est ainsi qu’il répondit aux questions de la jeune brahmine. Un autre jour, Dévayânî lui donna cet ordre : « Apporte-moi des fleurs, choisies à ta volonté. » 3222.

Le brahme Katcha de s’en aller au bois. Les Dânavas le virent ; il fut broyé de nouveau par eux et ses morceaux jetés dans les eaux de la mer. 3223.

La jeune fille s’en fut annoncer à son père qu’il tardait encore. Le brahme appela une seconde fois avec les formules de la science le fils du gourou des Dieux. Aussitôt le mort revint et raconta son aventure comme elle était arrivée. 3224.

Une troisième fois, les Asouras le tuent, brûlent son corps ; il est réduit en cendres, qu’ils font boire au fils de Brahma lui-même dans un baril de liqueur enivrante.

Dévayânî adressa de nouveau ce langage à son père : « Katcha est allé en commission pour m’apporter des fleurs, et il n’a point reparu, mon père. 3225-3226.