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Enfant à la grande force, à la grande tête, beau, de haute taille, portant sur les mains le signe naturel d’un tchakra, les dents blanches avec de blanches couronnes, le corps d’un lion, 2990.

Le jeune prince, semblable à un enfant des Dieux, grandit là promptement à l’ombre des hermitages de Kanva. Âgé de six années seulement, 2991.

Déjà plein de vigueur, il attachait lui-même au tronc d’un arbre, à côté de l’hermitage, les sangliers, les lions, les tigres, et les buffles, et les éléphants. 2992.

Grimpant, domptant, se jouant, il courait à la ronde : de là, un nom lui fut donné par les hôtes des hermitages de Kanva. 2993.

« Qu’il soit nommé Sarva-damana, omne-domam, dirent-ils, puisque tout est dompté par lui. » Ce royal enfant fut donc appelé Sarva-damana. 2994.

Alors que le saint anachorète vit le jeune prince doué de force, de splendeur et de courage, alors qu’il eut vu ses actions au-dessus même de l’humanité, 2995.

« Voici le moment, observa-t-il à Çakountalâ, de le sacrer roi de la jeunesse. » Il appela ce noble enfant et dit à ses disciples : 2996.

« Hâtez-vous de conduire Çakountalâ, que voici, et son fils, de cette chaumière au palais de son époux, comblé de tous les caractères de la grandeur. 2997.

» Un trop long séjour des femmes dans la maison de leurs pères ne sied pas : cela brise le devoir, la bonne conduite, la renommée ; emmenez-la donc sans tarder.

« Oui ! » répondent tous ces hermites à la grande splendeur, et, Çakountalâ avec son fils marchant à leur tête, ils s’en vont à la ville, qui tire son nom des éléphants.