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jeunes princes nés, grandis, entrés dans la meilleure des voies, le maharshi récita le Bhârata dans ce monde des enfants de Manou. Interrogé par Djanamédjaya et par des milliers de brahmes, il enseigna ce poème à son disciple Vaîçampâyana, assis devant lui. Il récita lui-même, pressé mainte et mainte fois, le Bhârata dans les intervalles du sacrifice, où il était assis au milieu des assistants. Dwaîpâyana dit avec convenance la grandeur de la race de Kourou, le caractère vertueux de Gândharî, la science de Kshattri, la fermeté de Kountî. Le saint anachorète exposa la magnanimité de Vâsoudéva, la véracité des Pândouides, la conduite effrénée des fils de Dhritarâshtra, et renferma en vingt-quatre mille çlokas le recueil du Bhârata, non compris les épisodes : c’est le poème, que les savants appellent aujourd’hui le Bhârata. Le saint hermite fit en outre un abrégé de cent cinquante çlokas pour table des matières avec les chapitres des histoires. Dwaîpâyana fit d’abord lire ce poème à son fils Çouka ; ensuite, il fut donné par le maître à ses autres disciples, formés sur son modèle. Il fit un second recueil de soixante centaines de mille çlokas : trente centaines de mille sont déposés dans le monde des Dieux ; quinze centaines de mille furent dits chez les Pitris ; quatorze au milieu des Gandharvas ; cent mille seulement furent chantés parmi les hommes. Nârada fit écouter ces vers aux Dieux ; Asita-Dévala aux Pitris ; Çouka les récita aux Rakshasas, aux Yakshas, aux Gandharvas. Vaîçampâyana, le vertueux disciple de Vyâsa et le plus instruit de tous les sages, qui possèdent le Véda, récita les cent mille çlokas dans ce monde des hommes ; je vais les dire moi-même ; écoutez ! L’irascible Douryodhana est un grand arbre, le sage roi Dhritarâshtra en