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Il errait dans la forêt, tuant les quadrupèdes et les oiseaux sauvages. Les rois des animaux abandonnaient ce vaste bois, troublé par ces guerriers amis des combats et ce monarque d’une merveilleuse bravoure. Ici, étaient des troupeaux de bêtes fuyantes ; ici, étaient des troupeaux de bêtes immolées. 2837-2838.

Çà et là des bandes d’animaux poussaient des plaintes de regret. Arrivés sur le bord des rivières à sec, sans espoir de trouver une goutte d’eau, tourmentés, le cœur brisé de fatigue, ils tombaient sans vie. De ces bêtes couchées sur la terre, épuisées de lassitude, assaillies par la faim et la soif, 2839-2840.

Les unes étaient dévorées crues par ces tigres d’hommes affamés : ils tuaient les autres, allumaient feu et mangeaient la viande rôtie à la manière accoutumée. Ici, des éléphants robustes, furieux, percés de flèches en maints endroits, 2841-2842.

Fuyaient d’une course rapide, effarouchés, l’extrémité de la trompe courbée en cercle, lâchant la fiente et l’urine, versant des ruisseaux de sang. 2843.

Là, d’énormes éléphants sauvages foulaient sous leurs pieds beaucoup d’hommes renversés, ce bois rempli d’animaux, où les rois des quadrupèdes tombaient sous les coups du roi des hommes, charmait les yeux alors avec sa nuée d’armée aux averses de flèches en guise de pluie.

Ensuite, après qu’il eut tué des milliers d’animaux, continua Vaîçampâyana, le roi, désirant trouver de nouvelles victimes, entra dans un autre bois, accompagné de ses chars et de son armée. 2844-2845.

Arrivé à l’extrémité de cette forêt, le monarque à la grande force, assailli par la fatigue, la soif et la faim.