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des Dieux et qui tenait attelé au timon de son char un éléphant ivre de rut. Ils le contemplaient, ils le comblaient de bénédictions, ils l’acclamaient avec des cris de victoire. 2826-2827.

Citadins et villageois, tous le suivirent très-loin : enfin, congédiés par le roi, ils revinrent sur leurs pas. 2828.

Monté dans un char, qui semblait d’or, le monarque du globe remplissait de bruit et la terre et même le ciel.

Le sage roi vit dans sa marche un bois, pareil au Nandana, tout plein de catéchus, de calotropis et d’ægle-marmelos, tout rempli de féronies et de gislées tomenteuses, 2829-2830.

Au sol inégal, hérissé de rocs écroulés des montagnes, privé d’eau, sans un seul être humain, long de plusieurs yodjanas, 2831.

Et couvert de gazelles, de lions et d’autres épouvantables animaux, habitants des forêts. Doushmanta, le souverain des hommes, avec ses chars, son armée, ses domestiques, sema le trouble dans ce bois, où il tua différents quadrupèdes et plusieurs troupes de tigres, venus à la portée de ses traits. 2832-2833.

Doushmanta les abattit sans résistance à coups de flèches. Le roi perçait avec ses dards ceux des animaux, qui se tenaient loin : 2834.

Il pourfendait avec le cimeterre ceux, qui ne craignaient pas de s’approcher. Le plus vigoureux des hommes forts, il en perçait d’autres avec une lance de fer. 2835.

Possédant un courage sans mesure, connaissant l’art de faire le moulinet avec la massue, il errait, exerçant les leviers de fer et les épées, faisant vibrer la massue ou le pilon. 2836.