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dirigeant sa barque au milieu des eaux pour obéir à son père. 2399.

Douée d’une beauté souveraine, qui l’eût fait désirer même des Siddhas, la vue de cette vierge au séduisant sourire enflamma d’amour le sage monarque. 2400.

Un éminent solitaire avait dit à cette fille de Vasou, la vierge céleste aux cuisses rondes comme le bananier : « Charmante, veuille bien t’unir avec moi ! » 2401.

« Révérend, lui avait-elle répondu, vois ces rishis, qui habitent au fond de la mer : n’est-il pas impossible de cacher à leurs yeux le spectacle de notre union ? » 2402.

L’auguste brahme, à ces paroles d’elle, créa un brouillard, grâce auquel tout ce lieu ne fut plus qu’obscurité.

Stupéfaite à la vue de ce prodige, qu’avait opéré le plus grand des saints, la vertueuse jeune fille rougit de pudeur. 2403-2404.

Satyavatî lui dit ; « Révérend, considère que je suis une jeune fille, toujours soumise à l’autorité de mon père, et que cette union avec toi, anachorète sans péché, souillerait mon état virginal. 2405.

» Ma virginité perdue, comment aurais-je la force, ô le plus grand des brahmanes, de retourner à mon logis ? Je ne pourrais plus y rester, docte rishi ! 2406.

« Réfléchis bien à cela d’abord ; ensuite, révérend, fais ce qui vient après. » À la jeune fille, qui parlait ainsi, reprit Vaîçampâyana, le plus grand des rishis dit affectueusement : « Après que tu m’auras fait ce plaisir, fille craintive, tu seras encore vierge. Demande-moi, charmante, avec assurance, la grâce, que tu désires. 2407-2408.

» Car toute faveur, que j’ai accordée avant ce jour, ne l’a jamais été en vain, fille au virginal sourire. » À ces