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semence, malgré lui, s’échappa ; mais à peine eut-elle sorti qu’il la recueillit sur la feuille d’un arbre : « Tâchons, se dit-il, qu’elle n’ait pas coulé en vain ! » 2380.

« Ta semence ne sortira pas inutilement ! » dit la règle. C’est le jour de mon épouse, celle-ci n’aurait donc pas été vaine !» Ainsi parlait l’auguste promeneur. 2381.

Tournant et retournant mainte et mainte fois ces pensées en lui-même, cet excellent roi imagine un moyen, qui puisse remédier au mal. 2382.

Le prince, qui n’ignorait pas la vraie nature des choses et connaissait le devoir dans ses parties les plus déliées, voit que le moment presse d’envoyer cette liqueur à son épouse ; il enchante ce fluide ; puis, il s’approche d’un faucon aux rapides ailes, perché près de lui, et dit : 2383.

« Ami, rends-moi ce service ; prends ma semence, porte-la à mon palais et donne-la à Girikâ, car ce jour est pour elle celui propre au but du mariage. » 2884.

Le faucon prend la feuille, s’envole à tire d’ailes et le rapide oiseau fuit, déployant sa plus grande vitesse.

Un autre faucon vit celui-ci fendre l’air, et, s’imaginant qu’il portait de la nourriture, à peine l’eut-il aperçu qu’il fondit sur lui tout à coup. 2385-2386.

Les deux oiseaux se livrent un combat à coups de bec et, pendant ce duel au milieu des airs, la semence tomba dans les eaux de l’Yamounâ. 2387.

Là était une Apsara, nommée Adrikâ : elle en parcourait la rivière, depuis que la malédiction d’un brahme avait changé cette nymphe en poisson. 2388.

Quand la semence de Vasou échappa à la serre du faucon, Adrikâ, dans sa forme de poisson, se glissa vite dessous et recueillit la substance prolifique. 2389.