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que tous les anachorètes se furent assis, le Lomaharshanide gagna d’un air modeste le siège, qu’on lui désigna ; mais, quand ils le virent assis lui-même à son aise et délassé, un d’eux prit la parole et lui demanda quelques récits : « D’où viens-tu, rejeton de Soûta ? en quel pays as-tu passé le temps ? Réponds, brahme aux yeux de lotus, à cette question de moi ? » 1-7.

Le Lomaharshanide, ainsi interrogé, de parler avec décence et vérité. Ougraçravas, qui avait le talent de la parole, tint en cette nombreuse assemblée de saints anachorètes ce langage assorti à leur caractère :

« Dans le sacrifice des serpents, qu’offrit le magnanime Djanamédjaya, le rishi des rois, Krishna-Dwaîpâyana jadis a raconté exactement différentes histoires bien pures en la présence même de Pârîkshita, le roi des rois : ce sont elles, qui furent ensuite fidèlement répétées par Vaîçampâyana. J’ai ouï raconter moi-même ces histoires de natures diverses, réunies dans le Mahâ-Bhârata ; et, quand j’eus visité de nombreux et renommés tîrthas, je suis allé dans ce lieu saint, hanté des anachorètes, et, nommé le Champ-de-bataille-de-tous, où fut livré jadis le combat des Kouravas et des Pândouides et de tous les souverains. Le désir de visiter vos saintetés m’a conduit en cet hermitage. Tous, vous êtes vénérables à mes yeux, je vous regarde tous comme entièrement unifiés avec l’Être absolu ; vous avez tous une grande part à ce sacrifice, vous qui possédez la splendeur du soleil ou du feu. Purifiés par les ablutions, vos prières récitées, vos oblations versées dans le feu sacré, brahmes, que vous dirai-je, tandis que vous êtes là tranquillement assis sur vos sièges ? Est-ce de saints récits, qui ont pour fondement les Pourânas, qui