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anachorètes ; tant mieux ! je n’avais pas à désirer que ton mariage avec ce pandit fût stérile. 1915.

» Je le reconnais : il ne sied pas que je t’interroge sur une telle affaire ; mais, si je t’en ai adressé la question, c’est parce que la chose est de la plus haute gravité

» Comme je connais l’humeur intraitable du rigide ascète, ton époux, je n’essaierai pas de le suivre ; il jetterait sur moi sa malédiction. 1916-1917.

» Raconte-moi, noble dame, tout ce qu’a fait ton époux : arrache-moi cet horrible dard, logé dans mon cœur depuis si long-temps ! » 1918.

À ces mots, Djaratkârou, ne cessant pas de relever le courage de Vâsouki, le roi des serpents, lui fit cette réponse : 1919.

« Interrogé par moi, dit-elle, au sujet d’un fils : « Asti ! » il est, me répondit le grand et magnanime ascète, et, sur ce mot, il s’en alla. 1920.

» Je ne me souviens pas qu’il ait dit jamais dans le passé un mot, qui ne fût pas vrai, sur les choses mêmes les plus indifférentes, quel motif, sire, l’eût engagé à mentir dans le futur. 1921.

« Tu ne dois prendre aucun souci de cette affaire, serpente : il te naîtra un fils, brillant comme le soleil ou la flamme. » 1922.

» Quand il eut ainsi parlé, mon frère, le pénitent, mon époux, s’en alla. Bannis donc cette cruelle inquiétude, fixée dans ton cœur. » 1923.

À ces mots, reprit le Soûtide, Vâsouki, le roi des serpents, s’écria : « Qu’il en soit ainsi ! » acceptant avec une joie suprême ces paroles de sa sœur. 1924.

Le monarque des reptiles rendit à sa sœur germaine les