Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce puissant monarque passait le temps d’une âme sereine au milieu des lacs et des bois fleuris : le plus éminent des kshatryas, il savourait le plaisir comme jadis Pouroravas, quand il eut obtenu la main d’Ourvad. 1811.

Et, unie avec un tel époux, Vapoushtamâ, fidèle à son mari, d’une beauté célèbre et la plus belle du gynécée, l’amusait dans les heures de délassement par les grâces de son esprit. 1812.

Or, dans ce même temps, ajouta le Soûtide, Djaratkârou, l’anachorète aux grandes pénitences, arriva, ayant parcouru toute la terre, aux lieux, où habite Sâyangriha, le palais du soir. 1813.

Hermite à la haute splendeur, il errait çà et là, se baignant aux saints tirthas, pratiquant des mortifications, impossibles aux âmes imparfaites, se refusant la nourriture, ne vivant que d’air et se desséchant de jour en jour. Il vit des mânes pendants, la tête en bas, dans une caverne, 1814-1815.

Se retenant à une touffe de vîrana, dont il restait à peine un seul brin, qu’un rat, habitant de cette caverne rongeait peu à peu. 1816.

Ils étaient maigres, affamés, tristes, désirant qu’on vint à leur secours. Il s’approcha de ces malheureux, et dit, la douleur sur le visage : 1817.

« Qui sont vos saintetés, ô vous, qui vous retenez suspendus à cette touffe de vîrana, dont un rat, hôte de cet antre, mange les racines ? 1818.

» Il ne reste plus même ici qu’une seule racine à cette touffe de vîrana, et ce rat peu à peu la ronge de ses dents aiguës ! 1819.

« Avant qu’il soit long-temps, elle sera coupée de ce