Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toute la terrible mission, qu’il avait reçue de Çamîka, sans rien omettre ; « Il existe dans ton royaume, sire, lui dit-il, un placide rishi de la plus haute vertu, aux sens domptés, aux grandes mortifications : on le nomme Çamika. Tu as attaché, ô le plus grand des rois, un reptile sans vie avec le bout de ton arc sur l’épaule de cet anachorète, voué au silence. Il a supporté cette injure, mais son fils ne l’a pas endurée. 1740-1741-1742-1743.

» Il t’a maudit, roi des rois, à l’insu de son père. Takshaka dans sept jours viendra te donner la mort. 1744.

» Garde-toi bien contre lui ! » Il répéta à deux et trois fois : « Il est impossible à qui que soit de rien changer à cette malédiction. 1745.

« Le père ne peut modérer son fils d’un naturel irascible ; et, comme il désire ton bien, il m’a dépêché vers toi, sire. » 1746.

Dès qu’il eut ouï ce terrible langage, reprit le Soûtide, ce monarque issu de Kourou, ce roi aux grandes pénitences fut douloureusement affligé d’avoir pu commettre une telle offense. 1747.

L’âme du roi fut consumée d’une peine encore plus vive, quand il apprit la qualité de cet homme rencontré dans les bois : le plus grand des anachorètes, un saint, voué au silence ! 1748.

Il se désolait, sachant que Çamika était une nature toute spirituelle : il regrettait vivement l’injure, qu’il avait commise à l’égard du solitaire. 1749.

Ce qui l’affligeait, ce n’était pas la mort, dont il s’entendait menacer : ce qui était alors son tourment, c’était le repentir de cet acte, dont il s’était rendu coupable envers une telle personne. 1750.