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Mais si le plus vertueux des Bharatides, ce roi des rois, avait offensé le grand anachorète, c’est qu’il ne savait pas celui-ci enfermé alors dans l’accomplissement de son vœu. 1678.

L’hermite avait un jeune fils, nommé Çringi, homme de grande pénitence, de grands vœux, de grande colère, difficile à gagner et d’une perçante énergie. 1679.

À tous les instants du jour, dans une attitude contenue et respectueuse, il s’approchait du brahme assis sur un siège élevé et goûtant le plaisir de faire le bien de tous les êtres. 1680.

Quand cet incident arriva, il était allé à l’hermitage avec la permission du brahme. À son retour, le fils d’un brahmane, Kriça, riant et se jouant, lui dit : « Mon ami ! » Mais le fils de l’anachorète, irascible jusqu’à la fureur, s’enflamma de colère et devint tout à fait semblable au poison, quand son ami lui eut montré son père, ô le plus vertueux des brahmes, et qu’il entendit Kriça lui dire sous forme de badinage : 1681-1682.

« Tout noble et ascète, que tu es, voilà ton père, qui porte un cadavre sur l’épaule ! Çringi, ne sois plus si fier !

» Désormais, ne dis pas un mot dans les jeux des fils de rishis, ni parmi les ascètes, versés dans les Védas, parfaits et tels que nous sommes. 1683-1684.

» Que devient ta fierté d’homme ? Où sont allées ces paroles, que l’orgueil inspirait, maintenant que tu vois un cadavre porté sur l’épaule de ton père ? 1685.

» Ce métier de ton père n’est pas digne de toi : c’est une chose, ô le plus excellent du monde anachorète, qui me fait beaucoup de peine ! 1686.

À ces mots, reprit le Soûtide, ce resplendissant Çringi,