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avantage ? Oui ; eh bien ! ce qu’il y a de mieux, suivant mon opinion et dans l’amour, que je porte aux familles de mes frères et à moi-même, c’est d’apaiser le magnanime Kaçyapa. Mon esprit ne saurait faire aucune des choses, que vous me dites. 1619-1620.

» Ce que je dois poursuivre, c’est la chose, qui porte en soi votre bien. C’est pour cela que je suis rongé de cuisants soucis : en effet, comme roi, c’est à moi que remontent le bien et le mal. » 1621.

Après qu’Élàpatra eut écouté, reprit le Soûtide, les différents avis de tous les serpents et les paroles de Vâsouki, il discourut en ces termes ; 1622.

« Le sacrifice aura lieu et Djanamédjaya, le fils de Pândou, sera un monarque de telle vertu que nous tomberons dans un immense péril. 1623.

» L’homme, qui serait frappé ici-bas d’un trait divin, n’aurait-il pas recours, sire, à une main divine pour le guérir ? Il n’y a pas de remède autre part ! 1624.

» Ce danger nous vient de Dieu, ô le plus vertueux des serpents ; c’est donc à Dieu qu’il faut recourir. Écoutez ce que je vais dire à ce sujet. 1625.

» Alors que fut vomie cette malédiction : « Que le feu dévore les serpents aux langues venimeuses ! » la peur me fit monter sur le sein de ma mère, ô les plus éminents des reptiles ; et j’entendis ces paroles des Dieux, qui, accablés de chagrin, s’étaient rendus chez l’aïeul suprême des créatures : 1626-1627.

« Est-il une autre femme que Kadroû aux formes blessantes, disaient les Dieux, pour jeter sur les enfants accordés à son amour une telle malédiction en face de toi, Dieu des Dieux ? 1628.