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opinaient ceux-ci, vers le vase de l’oblation et le ravissent lestement à la négligence de ses gardiens : il y aura ainsi un obstacle au sacrifice. 1610.

» Ou bien que les serpents par centaines et par milliers mordent tous les assistants, et une alarme va jeter le trouble dans la cérémonie. 1611.

» Ou encore que l’oblation préparée soit souillée par la fiente et l’urine des serpents, qui empoisonnent tous les aliments. » 1612.

Ceux-là disaient : « Faisons-nous ses ritouidjs dans le sacrifice ; nous jetterons des obstacles dans la cérémonie : « Qu’on nous paye nos honoraires ! » nous écrierons-nous.

» Tombé sous notre puissance, il agira suivant nos désirs. » Il y en eut qui donnèrent ce conseil : « Un jour que le roi s’amusera dans l’eau, 1613.

» Entraînons-le dans nos demeures, tuons-le, et le sacrifice n’aura pas lieu ! » D’autres, orgueilleux d’une fausse science, conseillaient : 1614.

« Hâtons-nous de le saisir et de le mordre : nous aurons atteint notre but ! Une fois mort, la racine de nos infortunes est coupée ! 1615.

» Les opinions de nous tous peuvent se résumer dans ce dernier conseil ; mais qu’on exécute promptement, sire, l’avis, que tu auras jugé le meilleur. » 1616.

Ces paroles dites, ils attachèrent leurs yeux fixés sur Vâsouki, le plus grand des serpents. Celui-ci réfléchit et leur tint ce langage : 1617.

« Ce dernier conseil de vous, serpents, n’est point à suivre, et, dans toutes vos paroles, il n’est aucun avis, qui m’agrée. 1618.

» Ce qui doit être fait ici est-il ce qui est pour votre