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pays, Aîrâvata et les autres, tous adonnés à la pratique de la vertu. 1591.

« Vous n’ignorez pas, bons Serpents, dit Vâsouki, de quelle manière cette malédiction fut lancée contre nous ; et cette délibération a pour objet les efforts, que nous aurons à tenter pour nous en délivrer. 1592.

« Car à toutes les malédictions il existe un remède ; mais où trouve-t-on un moyen de salut contre celle, qu’une mère a fulminée ? C’est l’objet de cette délibération. 1593.

» A peine ouï cette nouvelle : « Nous avons été maudits en face de la vérité éternelle et infinie ! » soudain l’épouvante est née dans mon cœur. 1594.

» Cette heure de la destruction est arrivée pour nous tous, sans doute ; car le Dieu immortel n’a point arrêté notre mère dans sa malédiction. 1595.

» Ainsi, nous délibérons sur le salut des serpents afin d’empêcher cette mort de fondre sur nous tous. Tout ce qu’il y a parmi nous d’esprits intelligents, habiles, délibèrent ici-même : voyons les moyens proposés de notre délivrance, 1596.

» Comme jadis les Dieux ont délibéré sur Agni perdu et retiré dans une caverne. Voyons comment nous ferons pour que le sacrifice de Djanamédjaya n’ait pas lieu à la ruine des serpents, ou que notre destruction n’en soit pas la conséquence. » 1597.

À ces mots, dit le Soûtide, rassemblés en ce lieu, tous les enfants de Kadroû, habiles dans les délibérations et remplis de sagesse, tinrent conseil. 1598.

Les uns dirent : « Changeons-nous en saints brahmanes et mendions au roi pour aumône qu’il abandonne ce sacrifice. » 1599.