» La chute de ta foudre ne m’a pas fait ici d’autre mal ! » À ces mots, le roi des oiseaux laissa tomber une de ses pennes. 1517.
À la vue de cette plume nompareille, arrachée à l’oiseau, toutes les créatures joyeuses donnèrent à Garouda le nom de Garoutmat[1], et, voyant la haute merveille de cette plume aux belles formes, Indra, le Dieu aux mille yeux, s’écria lui-même : « Qu’il soit dit Souparna[2] ! » 1518-1519.
» Cet oiseau, pensa-t-il, est un être supérieur. » C’est pourquoi Çatakratou lui tint ce langage : « J’ai envie de connaître ta force immense et que rien ne surpasse ; je désire, ô le plus éminent des volatiles, nouer avec toi une amitié, qui n’aura pas de fin. » 1520.
« Que l’amitié donc m’unisse à toi, comme c’est ton désir, divin Pourandara, lui répondit Garouda. Apprends quelle est ma grande et insoutenable vigueur. 1521.
» Les sages ne louent pas volontiers, Çatakratou, ces louanges, que fait un homme de sa force : ils n’aiment pas cette proclamation de qualités dans la bouche de celui même, qui les possède. 1622.
» Mais nous avons échangé entre nous le mot : ami ! je vais donc répondre à ta demande, mon ami ; car ce qui est joint à l’éloge de soi-même ne doit jamais être dit sans raison. 1523.
» Je porterais sur mon aile cette terre avec ses montagnes, ses bois, les eaux de sa mer et toi-même, Indra, suspendu au-dessous d’elle. 1524.