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promptement et s’en alla, n’éprouvant aucune fatigue et voilant de ses ailes l’éclat du soleil. 1506.

Le fils de Vinatà et Vishnou se rencontrèrent alors au milieu des airs. Nârâyana était content de cet exploit, dont la cupidité n’avait pas été le mobile. 1507.

« Je suis, dit-il à Garouda, le Dieu dispensateur des grâces. » — « Celle, que je souhaite, c’est qu’il me soit accordé, lui répondit l’oiseau, de me tenir au-dessus de toi ! » 1508.

Il dit encore ces mots à Nârâyana : « Que je sois affranchi, sans même avoir bu l’ambroisie, de la vieillesse et de la mort ! » 1509.

« Qu’il en soit ainsi ! » repartit Vishnou ; et, quand le fils de Vinatâ eut reçu les deux grâces, il ajouta : « Je veux offrir moi-même un présent à ta grandeur ; que ta Déité le choisisse, » dit Garouda à Vishnou. Et le Dieu choisit d’avoir le puissant oiseau pour monture. 1510-1511.

Il fit un drapeau : « Ton excellence perchera dessus ! » lui dit-il. — « Qu’il en soit ainsi ! » répondit le volatile au Dieu Nârâyana. 1512.

Il partit à la hâte et d’une vitesse, qui le disputait à la rapidité du vent, Indra irrité frappa du tonnerre dans sa course le roi des oiseaux. Mais ce Garouda, qui emportait l’ambroisie, ce Garouda, le plus éminent des volatiles, cet être, le meilleur de tous ceux, que soutiennent les ailes, dit en souriant et d’une voix douce à Indra, tout frappé qu’il fût de son tonnerre : « Je ferai que cette plume soit l’honneur, et de toi, Çatakratou, et de ta foudre, honneur elle-même du rishi, des os de qui elle est née ! Je te laisse donc pour le même but cette plume, dont tu ne verras jamais la fin. 1513-1514-1515-1516.