Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.

était rafraîchie par les éventails de salubres vents, qui promenaient des senteurs divines. 1309.

Elle était parée d’arbres de sandal, si hauts qu’ils semblaient vouloir s’envoler dans les cieux et qui, secoués par la brise, versaient des pluies de fleurs. 1310.

D’autres arbres aux fleurs disséminées par le vent inondaient les serpents, déposés là, avec des averses, qui cette fois n’étaient plus d’eau, mais de fleurs. 1311.

Île céleste, née pour la joie du cœur, aimée des Apsaras et des Gandharvas, hantée par les essaims ivres des abeilles, riche de vues aux formes charmantes ; 1312.

Île délicieuse, amœne, fortunée, pure, gazouillante des ramages de toutes les espèces d’oiseaux et douée de tous les dons, qui enchantent le monde, elle inspirait la joie à ces enfants de Kadroû. 1313.

Arrivés dans ce bois, les serpents s’y amusent ; puis ils disent au monarque des oiseaux, à Souparna aux grandes forces : 1314.

« Porte-nous dans une autre lie, bien charmante, aux limpides ondes, car toi, qui voyages dans les airs, tu vois, chemin faisant, beaucoup de lieux enchanteurs. » 1315.

L’oiseau réfléchit et demande à Vinatâ, sa mère : « Faut-il que je fasse la chose, mère, que disent les serpents ? »

« Sans doute, lui répondit Vinatâ, puisqu’un moyen déloyal, m’a rendu l’esclave de ma rivale. Elle mit en jeu la tricherie dans une gageure, et les serpents ses fils ont servi à la fraude. » 1316-1317.

Quand il eut ouï de sa mère toute cette histoire, le grand volatile, vivement affligé de sa douleur, dit aux serpents : 1318.

« Quelle chose héroïque me faut-il apporter, savoir ou