souverain des oiseaux, dont l’éclat est égal à celui des flammes, qui a la splendeur même de la foudre, 1255.
» Qui est le passé et le futur des êtres, qui répand à son gré les faveurs et de qui la force est invincible. Tout cet univers est consumé de ta splendeur ; sauve tous les Dieux magnanimes par ton éclat d’or passé au feu !
» Ceux, qui parcourent les airs sur des chars célestes, se jettent, méprisés du monde et frappés d’épouvante, en des sentiers impraticables ; et tu es, auguste roi des oiseaux, le fils de Kaçyapa, le saint à la grande âme, au cœur plein de compassion ! 1256-1257.
» N’allume pas ta colère, conçois pour ce monde la plus haute pitié et sauve-nous. Le bruit de tes ailes, semblable au fracas des plus grands tonnerres, fait trembler sans relâche les plages aériennes, le ciel, le Swarga, cette terre 1258.
Et les cœurs de nous, hôtes des plaines éthérées. Adoucis donc cette lumière de ton corps égale à celle du feu ; car notre âme agitée chancelle, en voyant ton flamboiement, pareil à celui de la mort en courroux. Souris à nos prières ; sois bon pour nous, auguste roi des volatiles ; apporte-nous le bonheur. » 1259.
Ainsi loué par les Dieux et les troupes des saints, le noble oiseau de retirer en soi-même une partie de sa lumière. 1260.
Quand il eut ouï ces paroles, le volatile aux belles ailes jeta un regard sur lui-même et se mit à diminuer ses proportions colossales. 1261.
« Que tous les êtres, dit Garouda, cessent de craindre à la vue de mon corps ! Puisque cette forme terrible vous fait peur, je vais amoindrir ma lumière. » 1262.