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n’avait pas été vaincue dans ce pari, fut consumée par le chagrin. 1238.

Sur ces entrefaites, le temps étant venu, Garouda à l’éclatante lumière rompit sa coquille et naquit sans l’aide de sa mère. 1239.

Ce volatile, doué d’une grande force et d’une grande âme, pouvant revêtir à son gré toutes les formes, pénétrer à sa volonté en tous lieux, posséder toute la force, qu’il voulait, illumina toutes les régions de l’espace. 1240.

Épouvantable, enflammé, éclairant comme une masse de feu, son œil fauve dardant l’éclair, il avait une splendeur égale à celle d’Agni au temps de la fin du monde.

L’oiseau grandit en un instant, et le colosse ailé, effrayant, terrible, s’élança avec un épouvantable cri dans les airs comme un autre feu sous-marin. 1241-1242.

À sa vue, tous les Dieux courent se réfugier près d’Agni et, le corps respectueusement incliné devant le Dieu assis sur son trône, ils tiennent ce langage à l’être, qui existe dans toutes les formes : 1243.

« Ne t’accrois pas, Agni ! ou tu vas nous brûler ; car de toi provient cette masse énorme de feu allumé ! »

« Fléaux des Asouras, ce n’est pas ce que vous pensez, répondit Agni ; c’est le vigoureux Garouda, mon égal en splendeur. 1244-1245.

» C’est le fils de Vinatâ ; il vient de naître, doué d’un éclat suprême. À l’aspect de cette masse enflammée, la peur vous enivre de son délire. 1246.

» Rejeton de Kaçyapa, il possède une force immense ; il vient pour exterminer les Nâgas ; il est dévoué au Bien des Dieux ; mais il est ennemi des Démons et des Rakshasas. 1247.