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La mine de toutes les pierreries, le palais de Varouna, le séjour délicieux et sublime des Nâgas, la souveraine des fleuves, 1209-1210.

L’habitation de la flamme des enfers, la prison des Asouras, la terreur des êtres, le récipient impérissable des eaux, 1211.

Pure, céleste, prodigieuse, immesurable, inconcevable, aux ondes très-limpides, laboratoire immense, où fut préparée l’ambroisie des Immortels, 1212.

Terrible, au bruit glaçant d’épouvante, infranchissable en ses profonds tournoiements, jetant la peur au sein de toutes les créatures, formidable aux cris de ses monstres aquatiques, 1213.

Se balançant sur ses rivages au vigoureux souffle du vent, se cabrant par la fougue de son agitation, et dansant, pour ainsi dire, çà et là, en remuant ses mains de vagues, 1214.

Toute pleine de flots, qui se gonflent, suivant que la lune croit ou décline, la plus riche mine des pierreries, la mère de Pântchadjanya, conque de Krishna, 1215,

Troublée jadis au fond d’elle-même par l’adorable Govinda à la force sans mesure, qui, sous la forme d’un sanglier, cherchait la terre dans son onde agitée ; 1216.

Cette mer, de laquelle Atri, le Brahmarshi, engagé par un vœu, n’a pas trouvé le fond en cent années ; elle, impérissablement fondée sur les voûtes du Pâtâla ; 1217.

Cette mer, la sombre couche de Vishnou à la splendeur infinie, au nombril de lotus, quand au commencement de la rénovation du monde, il savoure l’extase d’une absorption en l’Être absolu ; 1218.

Elle, qui rassure le mont Maînaka, effrayé par la chute