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le Soûtide, la manière, dont l’ambroisie fut tirée de la mer barattée, où naquit le cheval fortuné, à la vigueur incomparable, 1189.

Dont l’aspect fit adresser à Vinatâ ces paroles de Kadroû : « Dame illustre, de quel pelage est Outchtchaîççravas ? Dis-le-moi sans tarder. » 1190.

« Ce roi des chevaux est blanc, répondit Vinatâ. Que te semble-t-il ? Dis-moi sa couleur, noble dame. Ensuite, nous mettrons là-dessus un pari. » 1191.

« Femme au candide sourire, il me semble, reprit Kadroû, que ce cheval a la queue noire. Allons, radieuse ! gage avec moi à qui l’une sera esclave de l’autre. » 1192.

Après que d’un commun accord, ajouta le Soûtide, elles eurent fait de l’esclavage cette clause du pari, elles s’en revinrent chacune à sa maison, disant : « Nous verrons demain ! » 1193.

Ensuite Kadroû, qui voulait tricher, donna cet ordre à ses mille fils : « Changez-vous en crins, prenez la couleur du noir collyre ; puis, entrez vite dans la queue du cheval, afin que je ne sois pas esclave. » Elle maudit les serpents, qui d’abord n’avaient pas approuvé ce langage. 1194-1195.

« Vous serez consumés par le feu dans le sacrifice des serpents, dit-elle, que doit célébrer un jour le râdjarshi Djanamédjaya, ce vertueux fils de Pândou ! » 1196.

Le suprême aïeul des créatures entendit lui-même cette malédiction fort cruelle, que prononçait Kadroû sous l’irrésistible impulsion du Destin. 1197.

Voyant le grand nombre des serpents, l’amour du bien de ses créatures lui fit agréer ces paroles, à lui et à tous les chœurs des Dieux. 1198.

« En effet, ces reptiles à la dent perfide, à la grande