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lever, se rendent vers Brahma et Vishnou, assis dans la béatitude, et leur adressent ces paroles : 1106.

« Que vos divinités conçoivent une sublime pensée, qui peut nous affranchir de la mort. Qu’un effort soit fait grâce à vous pour notre salut et que ce Mandara soit enlevé ! »

Vishnou répondit avec Brahma : « Qu’il en soit ainsi ! » Le Dieu aux yeux de lotus, à l’âme infinie, ajouta le Soûtide, exhorta lui-même, fils de Bhrigou, le monarque des serpents. 1107-1108.

Stimulé par Brahma, le vigoureux Ananta se lève aux paroles de Vishnou, qui l’invite à cet effort. 1109.

Ananta à la grande force enleva donc, ô brahme, ce roi des monts avec toutes ses forêts, avec tous les habitants de ses bois. 1110.

Ensuite les Dieux s’avancèrent avec lui vers la mer et dirent à l’Océan : « Nous allons baratter tes ondes pour en tirer l’ambroisie. » 1111.

« Qu’il y ait donc une part aussi pour moi, répondit le roi des eaux ; car les circonvolutions du Mandara vont me donner à souffrir l’angoisse d’un vaste broiement ! » 1112.

Cela fait : « Que ta majesté veuille bien être le soutien de cette montagne, » dirent les Démons et les Dieux à la reine des tortues dans la mer. 1113.

« Oui ! » répondit celle-ci, qui prêta son dos. Indra alors d’affermir avec des engins la montagne debout sur la carapace du monstrueux animal. 1114.

Ainsi les Dieux, ayant fait du Mandara le bâton pour baratter et du serpent Vâsouki la corde, se mirent à baratter cette mer, le réceptacle des eaux. 1115.

C’est ainsi que jadis, pour obtenir l’ambroisie, les Dânavas et les Asouras d’un côté, les grands Dieux de l’autre