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«[1] Que ta majesté fasse donc une chose, qui est la sienne ! » répartit d’une âme résolue à ces mots du plus grand des rois le plus grand des brahmes, le premier des hommes, qui portent en eux la vertu. 835.

» Roi des rois, continue Outanka, venge-toi de Takshaka, le serpent à l’âme cruelle, qui a blessé ton père !

» Voici le moment propice, à mon avis, pour le sacrifice enseigné par les canons. Témoigne ainsi ton respect, sire, à la mémoire du prince magnanime, qui fut ton père. 836-837.

» Il fut mordu par le serpent à l’âme impure, sans qu’une offense eût provoqué sa colère, et le roi tomba dans la mort, comme un arbre sous un coup de la foudre ! 838.

» Le coupable du crime, le scélérat, qui a mordu ton père, c’est Takshaka, le plus vil des serpents, tout enivré de l’orgueil, que sa force lui inspire. 830.

» Le malfaiteur a détourné même Kaçyapa, qui voulait porter secours à ce monarque, semblable aux Immortels, en qui les familles des radjarshis avait un protecteur.

» Veuille donc, ô grand roi, immoler ce pervers dans le feu allumé pour le sacrifice des serpents. Il te faut prendre la plus prompte résolution. 840-841.

» Agir de cette façon, c’est honorer, sire, la mémoire de ton père, c’est faire une action bien grande et qui me sera agréable à moi-même. 842.

» En effet, protecteur de la terre, puissant roi, cœur

  1. Le texte porte ici avant le çloka ; Le rejeton de Soûta dit. Nous avons retranché ces mots, pour donner plus de vigueur à la repartie d’Outanka.