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Mais, quoiqu’il eût comblé de tels éloges les plus grands des serpents, il n’en avait pas reçu davantage les riches pendeloques. Ensuite, il se plongea dans ses pensées.

Alors que, louant ainsi les Nâgas, il n’obtenait pas ses boucles-d’oreille, il vit deux femmes, qui, ayant placé un voile fin sur un beau métier, entrelaçaient dans une trame des fils blancs et des fils noirs. Il vit aussi une roue à douze rayons, que six jouvenceaux faisaient tourner ; il vit encore là un homme et un cheval admirable à voir. 801-802.

Outanka les célébra tous en ces distiques, dont le langage respire un chant sacré : 803.

« Trois cent soixante rayons tiennent au moyeu de cette roue éternelle, qui tourne sans cesse, à laquelle sont joints les vingt-quatre parvas ou quinzaines lunaires, et dont six jouvenceaux conduisent l’universel mouvement. 804.

» Cette trame, elle est ourdie par deux femmes, qui ont les formes de l’univers : elles tissent sans fin des fils noirs et blancs, et font rouler perpétuellement le cercle des êtres et des mondes. 805.

» Au Dieu, qui tient la foudre, à l’immolateur de Vritra, au meurtrier de Namoutchi, au protecteur du monde, à celui, que revêt une robe bleue, au magnanime, qui sépare dans le monde la vérité du mensonge, 806.

» Qui monte le cheval, enfant des eaux lactées, qui se fait d’Agni un coursier, au maître de l’univers, au seigneur des trois mondes, à Pourandara soit mon adoration ! » 807.

L’homme dit à Outanka : « Je suis content de cet éloge, tombé de ta bouche. Que puis-je faire qui te soit agréable ? » Outanka lui répondit : 808.