Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il dut à ce contentement le bien suprême et la science de tout. Ce fut là toute l’épreuve de Véda. 738.

Ayant donc achevé son noviciat, il reçut congé du maître et passa de chez lui dans un hermitage, son domaine personnel. 739.

Il habitait ce logis avec trois disciples ; mais il ne leur disait jamais rien : ou cette chose est à faire, ou ceci tient à l’obéissance, que l’on doit au maître. 740.

Car, ayant connu les souffrances d’habiter la maison d’un maître, il n’avait pas envie d’enchaîner ses disciples aux mêmes peines. 741.

Un certain jour Djanamédjaya et Pâaushya, deux kshatryas, vinrent chez le brahme Véda ; et, choisi par eux, il reçut l’archi-brahmanat de leur palais. 742.

Invité une fois pour vaquer aux fonctions de sacrificateur, il donna cette commission en partant à l’un de ses disciples, nommé Outanka : 743.

« Écoute ! Toute chose, que je laisse en train de se faire dans mon hermitage, je désire qu’elle ne soit point abandonnée par ta sainteté. » Véda, ces mots dits à Outanka, de porter ses pas vers le pays étranger. 744.

Outanka demeura donc en la maison du maître, exécutant son ordre avec docilité. Tandis qu’il habitait là, les femmes du maître l’appellent et lui disent, chacune à part : 745.

« La femme de ton gourou est dans les jours de son mois et le gourou est absent : fais en sorte que ce moment favorable ne soit pas stérile ; elle se meurt d’amour. » 746.

À ces mots, il répondit aux femmes : « C’est une chose, qui n’est point à faire, et je ne dois pas la faire sur la