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LE RITOU-SANHARA.
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par l’effet du mirage à une face, où le collyre s’est brisé. 12.

Torturé beaucoup par les rayons du soleil, — brûlé sur le chemin par la poussière échauffée, — portant bas la tête dans sa marche tortueuse, et tout haletant, — le serpent naja vient se coucher à l’ombre du paon, son ennemi. 13.

Abattu par une soif immense, sans force et sans courage, — poussant des anhélations répétées, le muffle semé de nombreuses déchirures, — la langue çà et là pendante, la crinière languissamment vacillante sur sa tête, — le roi des animaux se refuse à la peine de tuer les éléphants, quelque près qu’il soit d’eux. 14.

Le gosier tout sec, trouvant partout les eaux taries, consumés par les rayons, que verse le maître de la lumière, — chassés par une soif intense, mendiant un peu d’eau, sans obtenir une pluie fine, — les éléphants aux dents d’ivoire ne craignent plus même les lions à la crinière épaisse. 15.

Les paons, accablés de corps et d’âme — par les rayons du soleil semblables au feu du sacrifice, — ne tuent point le serpent couché près d’eux, — et qui est venu cacher sa tête sous la roue de leur queue étalée. 16.

Fouillant avec les disques de leurs groins alongés l’étang, — dont la bourbe toute pâle est hérissée de frêles souchets, — le troupeau des sangliers, entre, pour ainsi dire, jusqu’au fond de la terre ; — tant il est brûlé du soleil aux splendeurs flamboyantes ! 17.

Devant le soleil, qui se pare de ses rayons les plus acérés en guise d’une guirlande, — roiri, éperdue de chaleur,