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LE RITOU-SANHARA.

les nappes d’eau continuellement, — avec ses fins de jour délicieuses, avec la fougue éteinte de l’amour, — voici tonte venue déjà la saison de la grande chaleur, ô mon amie ! 1.

Les nuits aux rangées de ténèbres fendues par les rayons de l’astre, dans les taches duquel se dessine un lièvre[1], — une maison avec des expositions variées çà et là, des machines pour élever et répandre les eaux, — l’usage des pierreries et le santal odorant : — toutes ces choses, belle amie, viennent, au mois de Çontchi[2], dans le point, où elles se font rechercher du monde. 2.

L’intérieur d’un palais aux suaves odeurs et qui ravit l’âme, — du vin tremblant au souffle, que la bouche d’une amante expire, — un chant, qui possède un charme puissant et qui enflamme d’amour : — voilà, au mois de Çoutchi, les plaisirs, que savourent les amants à l’heure de minuit. 3.

Avec le globe charmant du nitamba, élégamment ceint d’une robe de soie, avec leurs seins frottés de santal et parés d’un fil de perles, — avec leur chevelure, qui exhale, au sortir du bain, l’odeur pénétrante des parfums, — les

  1. On traduit simplement par lune ce mot très-ordinaire çaçânka, l’astre, qui est marqué d’un lièvre ; mais j’ai voulu exprimer au moins une fois les parties, qui entrent dans la valeur du composé, d’abord, afin de rendre hommage à la naïveté de l’imagination populaire ; ensuite, parce que j’ai pensé — et au Dante, qui appelle ce satellite de notre planète l’astre, où l’on voit Caïn chargé d’un fagot d’épines ; — et à l’antique Edda, aux yeux de qui ce lampadaire taché figure le jeune Man et sa sœur, qui portent une cruche d’eau, passée en travers d’un bâton appuyé sur leur vaporeuse épaule.
  2. Juin-juillet.