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aujourdhui, par cette Simplicité et cette Beauté infinie, qui sont toujours comme les Messagers de la Vérité.

Cette Pensée ne laisse qu’ une trez petite Difference entre le Corps et l’Espace. Mais une Difference, qui à pourtant quelque chose de si réel, qu’il n’en faut pas d’avantage, pour concevoir les premiers fondemens des Phénomenes de toute la Nature.

Que si cette Idée de la Matiere est recevable, et qui pourroit nous prouver qu’elle ne le soit pas ? Si cette Idée, dis-je est recevable; on peut croire que Dieu n’a formé qu’autour de Matiere, qu’il en faloit nécessairement, pour suffire à tous les Phenomenes, et à tous les Effets, qu’il vouloit produire dans l’Univers. Ou, si la Quantité de la Matiere n’est pas assez determinée par la, il demeure L pourtant vraisemblable que Dieu n’aura pas pris plaisir ài produire inutilement.

PROBLEME II.

Soit un Plan infini, exposé au Choc d’une Matiere rare, egalement agitée indifferemment en tous Sens, et repandue dans tout l’Espace, qui est audessus du Plan . On demande la Proportion du Choc de cette Matiere, contre le Plan , avec celui que l’on auroit, si tous les Mouvemens de la même Matiere etoient soudainement tournez d’un seul côté, et rendus perpendiculaires sur .

Solution.

Sur le Plan (Fig. IV) soit prise une surface infiniment petite ; de la quelle comme Centre, soit decrite à discretion la sphere ; dont le Raion soit perpendiculaire au Plan . Imaginez que le Raion , soit divisée en une infinité de Parties égales, par des Plans paralleles à : et ces Plans partageront la Surface Hemispherique en une infinité de Zones égales. Du même Centre , et d’un Raion plus grand que , soit derite une autre surface Hemispherique . Et faisant le sommet d’une Infinité de Cones, qui aient pour Bases les Cercles qui partagent l’Hemisphere ; les surfaces de ces Cones representées par les lignes , partageront l’Ecorce Hemispherique , en une infinité de Ceintures égales.

A present suposons que la Ligne , égale à , qui est l’Epaisseur de ces Ceintures, represente aussi la Vitesse de chacunes des Parties de nôtre Matiere, ou la Longeur des Lignes, qu’elle décrivent, pendant un Instant donné. Et soit la densité de cette Matiere comme . Soit le Raion , et la circonference entiere . Enfin que chacune des Parties, dans les quelles le Raion est divisé, soit faite égale ai l’unité. Sur ces fondemens chacune des Ceintures, dans lesquelles l’Ecorce Hemispherique est divisée sera . Et la Matiere que chacune de ces Centures contiendra, sera .

Les disques aparens de , à chacune de ces Ceintures à ommencer par les plus basses, seront comme jusques au plus grand .