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cherchez, dans le dessein de trouver, par leur Moien, la Proportion entre ces deux Quantitez. Or ces Theoremes feront voir peut être aussi petite que l’on veut, à l’egard de , jusques à etre infiniment plus petite. D’ou, il ne resultteroit qu’une Condensation infiniment petite, de la Matiere autour de , quoique la même Pesanteur demeure.

THEOREMES

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Si un Coté d’une surface plane, par exemple la surface d’un Corps parfaitement plan et solide, est exposé au choc de nôtre Matiere agitée indifferement en tout sens; la Force du choc sera parfaitement la sixieme partie de celui qui le feroit, si tous les Mouvemens de la Matiere extremement agitée étoient soudainement rendus perpendiculaires au Plan de la surface, et composoient ainsi un seul Courant general.

Il y a des experiences qui démontrent que l’effet de la Pesanteur et du Ressort de l’Air est communiqué au Barometre, par le Choc libre des Parties de l’Air, sur la surface de l’Argent vif. Cr la densité de l’Air étant donnée, et la Hauteur du Vif-argent, dans le Barometre l’étant aussi; on peut aisément par ce Theoreme conclure, comme je l’ai fait autrefois, qu’elle est la Vitesse des Parties de l’Air. Et l’on cessera d’admirer pourquoi, dans les tems les plus seraines, l’Argent vif monte d’avantage; puisque ce sont ceux ou la Vitesse des Parties de l’Air doit étre la plus grande. Rien n’etant plus capable d’en retarder le Mouvement, que les Vapeurs aqueuses, qui sont melées dans l’air, lorsqu’il est plus pluvieux, ou qu’il est agitée par les Tempêtes, qui accompagnent et qui precedent la Pluïe. Autour du Globe terrestre imaginez deux surfaces sphériques concentriques, assez voisines de la Terre, qui renferment entre elles une Portion de nôtre Aire. Regulierement cette portion de l’Air doit étre tranquile, et partant cet Air renfermé doit chercher à se faire Equilibre l’un à l’autre. Or il est plus dense dans les Lieux froids, et plus rare dans les Lieux chauds. Il faut donc necessairement que la Densité dans les Lieux froids recompense la Vitesse de ses Particules dans les Lieux chauds, par un Equilibre aussi exact que la Nature le peut permettre. Et par conséquent, toutes choses demeurant égales le Barometre doit étre sensiblement à la même hauteur dans tous les Climats et dans toutes les Saisons de l’Année; non obstant la différence du Froid et du Chaud: de la même maniere qu’en Hyver sa hauteur doit étre sensiblement la même, soit que la Chambre ou il_ est soit froide, soit qu’il y fasse entierement chaud. Ce qui peut seul en diminuer la hauteur est une trop grande rareté, par rapport aux autre Climats; et cela causse necessairement des Vents orageux, pour remettre l’Equilibre; ou c’est un Obstacle au Mouvement des Parties de l’Air. Ce qui venant vraisemblablement de trop de parties aqueuses et grossieres, qui sont incapables d’avoir les Mouvemens qu’ont les autres Parties deliées de nôtre Aire, et qui même les embarrassent et les arrêtent, il n’est pas étonnant que ces Parties aqueuses viennent bientôt à se condenser