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un drôle de voyage.

Mais il faut avant tout aller chercher notre grand panier, que nous avons laissé à la porte. J’ai joliment envie de savoir ce qu’il y a dedans.

— C’est ça, » dit Charlot.

Le panier fut apporté ; mais Charlot ferma d’abord la porte de la cabane. Il avait remarqué qu’elle était munie d’un bon verrou à l’intérieur, et il trouva sage de s’assurer contre toute surprise en le poussant.

« Maintenant, nous voilà chez nous, dit Mimile.

— Et si le sauvage revenait ? fit observer Charlot.

— Nous le laisserions coucher dehors, dit Mimile.

— Et s’il n’était pas content… vlan ! Un grand coup de couteau dans le gosier… n’est-ce pas ?

— Oui, par le trou de la serrure, répondit Mimile, qui s’occupait déjà de déballer le panier. — Mille brioches ! ajouta-t-il, qu’est-ce que je vois là !! Un grand pain de quatre livres… et du sucre… et un petit pot de beurre !!! »

Mimile et Charlot se mirent à improviser une sarabande autour de ces provisions inespérées. C’était l’habitude de Mimile quand il était très-content, et Charlot, dans cette occasion, suivit d’enthousiasme son exemple.

« Est-ce qu’il n’y a plus rien dans le panier ? demanda Charlot.

— Si ; de la paille, si le cœur t’en dit… Ah ! voilà un petit miroir… c’est drôle.

– Les brigands avaient pris leurs précautions pour souper en route et faire leur toilette demain matin, dit Charlot.