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la bataille.

— Qu’est-ce qu’il y a donc là, à terre ? s’écria Mimile, qui, au lieu de gémir, cherchait et furetait.

— Quel bonheur !… ce sont nos sacs ! dit en sautant de joie Charlot, qui ne quittait pas son cousin d’une semelle.

— Nos sacs ! oui, nos sacs ! »

Ce cri de Mimile fut accompagné d’une danse circulaire de son invention, qu’il exécuta autour des sacs avec un entrain extraordinaire.

« Nos sacs ! reprit-il, après le premier moment donné à l’expansion de sa félicité, et autre chose encore : un panier, et un panier joliment lourd encore.

— S’il était plein d’excellentes choses ! s’écria Charlot.

— Nous verrons ça plus tard. Pour le moment, il s’agit de décamper et de ne pas attendre là comme des imbéciles que les corsaires viennent nous reprendre. Fais comme moi, mets ton sac sur ton dos, prenons chacun d’une main l’anse du panier, et enfonçons-nous dans les terres pour y trouver une cachette qui puisse nous servir de salle à manger. »

Sûrs qu’ils étaient de les retrouver à côté de leurs captifs, les brigands avaient laissé deux manteaux sur la rive. Mimile trébucha contre l’un d’eux.

« C’est de bonne prise, dit-il, nous dormirons dedans ; la nuit peut être fraîche.

— Oui, mais en attendant il va falloir les porter, dit Charlot, qui n’aimait pas les paquets.

— Roulons-les autour de nous à la manière des soldats, ça ne pèsera pas une once. Allons, Charlot, du courage !