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un drôle de voyage

positions nécessaires afin de partir dès que la nuit sera venue. »

Et le canotier étendait le bras du côté de son bateau pour en indiquer le chemin aux petits voyageurs.

« Montons… répliqua Charlot en passant le premier.

— Tu as bien réfléchi ? lui demanda une dernière fois Mimile, en le suivant.

— Mais oui, mais oui ! » répondit Charlot avec impatience.

Charlot eut à peine mis le pied sur le vapeur qui devait l’emporter, lui et son cousin, qu’il se trouva face à face avec un homme noir de la tête aux pieds ; c’était le chauffeur de la machine.

« Voilà deux jeunes passagers que nous allons mener à la frontière, lui dit le canotier, qui était vraisemblablement le maître du bâtiment.

— Très-bien, patron, répondit l’homme noir. Faut-il chauffer tout de suite ?

— Immédiatement, car ces messieurs sont pressés. Nous dînerons pendant que le feu s’allumera. »

Cette dernière phrase alla au cœur des deux enfants, qui commençaient à avoir passablement faim.

Le chauffeur se mit à la besogne.

« Par ici, mes enfants, » dit le patron, en dirigeant Charlot et Mimile vers un petit escalier qui accédait à une petite salle en contre-bas du pont.

Il y avait une table et des chaises en chêne au milieu de cette pièce. Charlot paraissait ravi de se trouver là.

« Débarrassez-vous de votre bagage qui est gênant, leur dit le patron d’un air aimable.