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un drôle de voyage

— Nous ferions le reste à pied, dit Charlot en l’interrompant.

— Ce serait encore plus simple, fit observer le canotier.

— C’est ce que je disais à Mimile tout à l’heure.

— À deux surtout, c’est très-commode ; le moins fatigué porte l’autre, et l’on finit toujours par arriver, dit tranquillement le canotier.

— Ce sera très-gentil ! » s’écria Charlot au comble de la joie.

Le canotier reprit :

« Il ne s’agit plus que de nous entendre sur les conditions du transport.

— Je sais, dit Charlot, il faudra laver la vaisselle, cirer les bottes, frotter le navire.

— Du tout ; à mon bord, tout le monde mange à la même table et sur du papier, qu’on jette ensuite par la fenêtre, et tout est dit. Quant à des bottes, je n’en porte jamais, ainsi que vous le voyez. Ainsi, ni vaisselle, ni bottes, c’est plus économique. Seulement, vous aurez à casser du charbon et à alimenter la machine, à nettoyer mes pipes et à les bourrer ; enfin, à faire les lits.

— À faire les lits ? répéta Mimile.

— Ah ! ce n’est pas très-difficile. Nous couchons tous deux dans de grands paniers remplis de paille. On se fourre au milieu, et ça sert en même temps de matelas, de draps et de couvertures.

— C’est bien commode, fit observer Charlot.

— Par exemple, le matin, il faut remuer la paille pour lui faire prendre l’air, et éviter d’avoir trop de puces.