Ils ne tardèrent pas à s’installer au milieu d’un amoncellement de pavés qui formaient comme un camp retranché.
« Remettons nos sacs, dit Mimile.
— Dis donc, reprit Charlot dès qu’ils se retrouvèrent en tenue de voyage, si le capitaine vient nous chercher ici, nous lui enverrons des flèches ; il faut apprêter nos arcs.
— Non, non, répondit vivement Mimile, les sergents de ville pourraient nous voir et nous emmener en prison. Tu sais bien qu’il est défendu de tirer de l’arc dans Paris.
— Je ne savais pas, dit Charlot.
— Hein, quel vilain monsieur que ce capitaine ! Te faire laver la vaisselle et cirer ses bottes ! et vouloir nous battre par-dessus le marché ! dit Mimile.
— J’en ai encore les mains noires, fit observer Charlot. Si maman voyait ça…
— Et le nez donc ! ajouta Mimile.
— Le nez aussi ? demanda vivement Charlot.
— Mais oui, des deux côtés. C’est Louise qui rirait… »
Charlot tira rapidement son mouchoir et essuya si fort son nez qu’il le fit passer au rouge vif, de noir qu’il était.
« Arrête donc, tu vas t’écorcher, lui dit enfin Mimile.
— C’est que je n’aime pas avoir le nez sale, répondit Charlot.
— Bah ! en voyage. Avec tout ça, je t’avais bien dit qu’on ne pouvait pas se mettre en route sans la per-