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le départ

— Nous les poserons à terre, avant de nous élancer, voilà tout, répliqua lentement Mimile.

— Je crois qu’il est bien inutile de penser à tant de choses, reprenait Charlot ; on trouve de tout en Amérique, surtout dans les forêts. Harrisson m’a tout dit.

— Nous verrons ! nous verrons ! répondit Mimile ; il serait possible pourtant que nous ne trouvions ni vin, ni saucisson, ni chocolat sur les arbres, ni même du sucre de pomme, et dans le doute il n’est pas mauvais de s’en précautionner. Tu l’aimes beaucoup, le sucre de pomme, Charlot.

— C’est vrai, mais j’aimerai bien mieux le sucre des cannes à sucre ; c’est là le vrai sucre, et là-bas il y en a partout, on marche dessus ! c’est de l’herbe. Dépêchons-nous. »

Charlot était décidément très-pressé d’arriver en Amérique.

Cinq minutes plus tard, ils débouchaient sur le quai, en face de Paris-Port-de-Mer ; c’était le nom du navire dont nous avons parlé plus haut.

Nos deux petits voyageurs s’arrêtèrent un moment pour contempler avec admiration ce superbe bâtiment.

« C’est un joli bateau tout de même, dit Mimile.

— Nous aurons le temps de le regarder quand nous naviguerons dessus, dit Charlot. Allons tout de suite trouver le capitaine. »

Charlot craignait évidemment de voir le navire s’éloigner sans eux.

« Allons ! » répondit Mimile en descendant aussitôt l’escalier qui conduit sur la berge.