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tout est bien qui finit bien.

temps de bien comparer ni surtout de bien vérifier l’exactitude de ses souvenirs. Le second fait ébranla davantage sa conviction. C’était un jour la fête de Fontainebleau un superbe cirque était venu s’y établir, et le cirque était associé avec une très-grande ménagerie d’animaux féroces. On annonça une représentation tout à fait extraordinaire, c’est-à-dire grand spectacle. Les parents de Mimile et de Charlot les y conduisirent, et, là, en vérité, Charlot fut plus étonné qu’il ne l’avait été de sa vie, car tout ce qu’il avait vu en Amérique, les éléphants, les tigres, les lions, les orangs-outangs, et l’armée des Vilains-Museaux, et celle même des Nez-Rouges, y compris le grand chef, porteur d’une tête tout battant neuve pour remplacer celle que Mimile lui avait détériorée, il le retrouvait sous ses yeux. Le char brillant du général était là aussi, et le général lui-même, enfin tout. De plus, le général salua la famille de Charlot et de Mimile et fit un signe de tête amical aux deux enfants.

Ceux-ci se virent encore l’objet d’une attention toute particulièrement souriante de la part d’un jeune homme qui, en habit vert, culottes de daim, tricorne, bottes à l’écuyère, faisait, à la satisfaction générale, exécuter à un joli cheval noir des exercices variés de haute école. Il semblait bien à Charlot retrouver dans la figure de ce jeune écuyer certains traits de ressemblance avec celle de leur ex-compagnon Giboulot, ci-devant gardeur d’oies. Mais penser que ce fut le même individu, c’était bien fort.

Après cela, il y a de si étranges coïncidences dans le monde, il y arrive tant de choses qu’on aurait cru ne pouvoir pas arriver, que Charlot, dans l’impossibilité où