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tout est bien qui finit bien.

branches étaient encore en bon état, et il y avait lieu d’espérer qu’il pourrait en réchapper. C’était le moment de la sève, et cela l’avait empêché de prendre feu.

Aidés de Giboulot, Mimile et Charlot se mirent en devoir de descendre.

Charlot, cependant, montrait quelque inquiétude :

« Ce n’est pas de descendre, dit-il, que je suis inquiet, mais c’est de parler au général pendant qu’il est dans a voiture aux tigres.

Ce sont des tigres apprivoisés, lui disait Giboulot, tout en lui donnant quelques recommandations, comme : Mets ton pied sur cette branche, tiens-toi par la main droite à celle-ci, appuie-toi sur moi, etc.

— C’est égal, j’aimerais mieux pas de tigres, et que le général soit descendu de voiture, et que tous ces animaux-là soient tous restés dans l’écurie. »

Le vœu de Charlot fut exaucé.

Quand il fut descendu de son arbre et qu’il eut fait le tour du rocher pour retrouver la route et le carrefour où l’armée était en bataille, il fut bien étonné de ne plus rien du tout apercevoir sur la route, ni les éléphants, ni les singes, ni la voiture aux tigres, ni les zouaves, ni les cavaliers, excepté qu’on entendait encore un peu au loin la musique qui sans doute cette fois s’en allait.

Il n’y avait plus rien en vérité, ni sur la route, ni autour du rocher, ni dans le grand carrefour ; le temps de descendre, de contourner le rocher, tout s’était évanoui comme par enchantement.

Cependant la forêt, la route nouvelle pratiquée par les chasseurs, tout prouvait bien que nos amis n’avaient pas