Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
un drôle de voyage

Charlot et Mimile n’entendaient guère ces observations, et ils continuaient à trotter comme des lapins fraîchement sortis de leurs terriers.

« Si nous achetions chacun un gros bâton de sucre de pomme pour sucer en route ? dit tout à coup Mimile en s’arrêtant devant un confiseur.

— Comme tu voudras, » répondit Charlot.

Mimile fit l’emplette, en y ajoutant une livre de chocolat, et ils poursuivirent leur chemin.

Quelques pas après, il s’arrêta devant un charcutier en disant :

« Dis donc, Charlot, si nous achetions un saucisson un peu gros ? on peut avoir faim en route, ça se voit tous les jours dans les voyages que j’ai lus.

— Achète ! » dit Charlot, à qui ce détail paraissait de la dernière insignifiance, mais qui ne voulait pas contrarier son compagnon.

Mimile acheta non-seulement deux livres de saucisson, mais encore une douzaine de ces petits pains fourrés de jambon qu’on nomme des sandwichs.

Puis, comme toutes ces emplettes commençaient à l’embarrasser, il s’arrêta devant un bazar pour y acheter un sac de voyage où il installa toutes ses provisions. Il profita même de cette occasion pour acheter deux bouteilles recouvertes d’osier qu’il fit remplir d’eau et de vin chez un épicier. Enfin, ses deux bidons étant garnis des cordons nécessaires, il s’en passa un en sautoir et donna l’autre à Charlot qui en fit autant.

« Toutes ces choses-là vont beaucoup nous embarrasser pour courir après les lions, disait-il.