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UN DRÔLE DE VOYAGE

— Des ingrats, dit Mimile.

— De bien méchants enfants, dit Charlot.

— Bien coupables, dit Mimile

— Ah ! pourvu que maman me pardonne ! dit Charlot.

— Nos papas doivent être bien fâchés ? dit Mimile. Mais nous ferons à l’avenir tout ce que nos papas voudront.

— Tout, dit Charlot.

— J’irai à Chaptal.

— À Chaptal, dit Charlot.

— Je m’y trouverai très-bien, dit Mimile.

— Tout à fait bien, dit Charlot en pleurant.

Je ferai tous mes devoirs, s’écria Mimile.

— Et même des pensums, dit Charlot.

— J’essayerai d’être le premier dans ma classe.

— Je ne ferai plus jamais de fautes d’orthographe, s’écria Charlot. J’apprendrai sans qu’on me le dise ma grammaire et même mon arithmétique.

— Nous écouterons les leçons d’anglais et d’allemand et le professeur de comptabilité. Nous serons de très-bons élèves, de très-bons camarades, de très-bons fils et de très-bons frères, général.

— Oui, oui, dit Charlot. Tout cela pourvu qu’on me descende d’ici, et qu’on nous remmène bien vite chez papa et maman à Paris, monsieur le général.

— Ainsi, reprit le général des Francs-Cœurs d’une voix ferme, vous ne voulez pas continuer votre voyage en Amérique ? Je mettrais pourtant à votre disposition mes éléphants, mes lions et même mes tigres.

— J’aime mieux, oh ! bien mieux les bêtes de chez moi, sanglota Charlot.