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tout est bien qui finit bien.

du rocher, moitié à droite, moitié à gauche de la route neuve, pour laisser l’espace libre au char qui portait le chef des Francs-Cœurs assisté des deux messieurs de Paris.

Comment le chef des Francs-Cœurs savait-il que, sur ce rocher qu’aucun pied humain n’avait foulé jusque-là, étaient trois infortunés que les premières notes du corps de musique de son armée avaient arrachés à une mort certaine ? Je n’en sais rien. Toujours est-il qu’il le savait — et bien d’autres choses encore.

Ayant fait signe au tambour-major de faire taire sa musique, il interpella, ainsi que vous allez le voir, nos trois amis, qui du haut de leurs parapets, les bras tendus vers lui, attendaient ses premières paroles dans des sentiments où l’angoisse se mêlait encore à une sorte d’espérance.

« Messieurs Mimile et Charlot, êtes-vous prêts à répondre avec une entière sincérité aux questions que je vais vous adresser ?

— Oui, général, dit Mimile.

— Oui, sire, dit Charlot.

— Vous avez quitté votre collège, vos études, vos parents, vos amis, votre patrie, pour courir les aventures. Que pensez-vous d’une telle conduite ?

— Nous pensons… dit Mimile.

— Nous pensons… dit Charlot.

— Que nous avons été… dit Mimile.

— Que nous avons été… dit Charlot.

— Des imbéciles, dit Mimile.

— Des bêtes, dit Charlot.