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le départ

Mimile, qui semblait avoir pris tout à coup la direction de l’expédition, avait dit à son cousin :

« Écoute, Charlot, tu parlais d’aller à pied en Amérique, mais je pense qu’il vaudrait mieux nous embarquer sur un navire, ce serait moins fatigant.

— Sur un navire !… s’écria Charlot étonné.

— Oui ; tu sais bien que nous en avons visité un avec papa, la dernière fois que nous sommes allés tous ensemble au Jardin du Luxembourg.

— Je me le rappelle, un très-joli navire qui se trouve tout près des Tuileries.

— Et qui revenait du Japon, tu sais bien ?

— Parfaitement, répliqua Charlot.

— Le capitaine a l’air d’un bon enfant, et il voudra peut-être nous emmener.

— On peut toujours le lui demander, » fit observer Charlot.

C’est alors que nos petits voyageurs avaient pris le chemin dont nous avons parlé.

Leur tenue étrange, aussi bien que leur marche rapide, affairée, les faisait remarquer par tous les passants.

« Tiens ! On dirait les enfants de Robinson ; il ne leur manque qu’un parapluie, » disaient les uns.

Et en voyant leurs couteaux de cuisine :

« Ce sont des marmitons en voyage, bien certainement, disaient les autres.

— Mais non ; ce sont de petits saltimbanques qui vont rejoindre leur troupe.

— Ou de petits Auvergnats qui vont poser chez un peintre. »