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de surprise en surprise.

taient pas attendus à trouver du monde et des coups de bâton si haut. Ceux d’en bas, qui grimpaient à l’arbre derrière les premiers et que les Nez-Rouges poursuivaient, en les poussant de leurs piques dans les reins, piquaient à leur tour les premiers montés, sans s’expliquer les façons qu’ils faisaient pour sauter sur le rocher. Ils étaient entre deux feux et leur position n’était pas agréable.

Le premier qui avait reçu le coup de bâton de Giboulot et qui avait le nez tout en sang, était un chef. Il demanda à parlementer.

« Si vous nous laissez monter avec vous, dit-il, vous y aurez tout profit. Maintenant que les Nez-Rouges vous ont vus, ils ne vous laisseront pas tranquilles. Nous ne sommes que sept, mais nous avons de bonnes piques. Une fois avec vous sur le plateau, nous serons dix, et nous pourrons soutenir un siège en règle avec succès. Associons-nous contre les Nez-Rouges. Soyons alliés ! »

Le Vilain-Museau avait l’air de bonne foi. Giboulot et Mimile furent d’avis d’accepter ce qu’ils craignaient avec raison de ne pouvoir empêcher, car déjà, leste comme un singe, et d’une autre branche, un Vilain-Museau était parvenu, à l’aide d’un bond prodigieux, à sauter sur le plateau ; il y était tombé tout juste à côté de Charlot, subitement terrifié.

Les voilà donc tous les sept sur le rocher, avec Giboulot, Mimile et Charlot ; la garnison du plateau se montait à dix hommes. Trois se tinrent aux abords de l’arbre, pique en main et se relayant de cinq minutes en cinq minutes, car l’ouvrage était dur.

Les Nez-Rouges vainqueurs fourmillaient au pied du