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les vilains-museaux.

amis de la bonne opinion qu’ils avaient de son savoir-faire, et il s’élança sur l’arbre pour voir de ses deux yeux si le plateau remplissait toutes les conditions désirables.

Tout était à souhait. Il redescendit pour aider, non pas Mimile qui n’avait pas besoin d’aide, mais Charlot, dans cette ascension.

Inspection faite de leur domaine, les enfants se déclarèrent très-satisfaits. Ils avaient de là une vue très-étendue, vraiment magnifique, d’où ils dominaient toute la forêt et surtout le carrefour et les cinq ou six routes qui y aboutissaient.

« C’est comme si nous étions sur les tours de Notre-Dame pour voir Paris, disait Mimile.

— C’est tout à fait la même chose, dit Charlot.

— Et il y a même des parapets presque tout autour ; c’est très-commode tous ces rochers arrangés là naturellement comme des garde-fous.

— Et puis, c’est encore mieux que sur la plate-forme de Notre-Dame, car il y a de l’herbe, il y a même des fleurs. Je vais faire un beau bouquet pour maman, » dit le bon gros Charlot.

Il avait déjà cueilli cinq ou six campanules bleues, de ces hautes campanules de forêt qui ont la couleur des étoiles dans les belles nuits chaudes, quand tout à coup il jeta un cri.

« Je veux descendre ! Je veux descendre ! Giboulot !

— Qu’est-ce qui t’arrive ? qu’est-ce que tu as vu ? » dit Giboulot, qui était en train de confectionner trois longs bâtons coupés par lui sur l’arbre qui leur avait servi d’escalier.