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UN DRÔLE DE VOYAGE

— Ce sera tout comme, dit Mimile, avec la peine en moins de faire l’excursion. »

Giboulot était à peine monté sur l’arbre, que les fruits tombaient sur l’herbe tout autour des enfants ravis. Il ne restait plus que la noix de coco.

— Jette-la-moi, jette-la-moi ! s’écria Charlot.

— C’est qu’elle est grosse, faites attention.

— Oh ! je la cueillerai bien au vol, » dit Charlot au comble de l’impatience.

Il la cueillit au vol, mais un boulet de canon n’aurait pas produit plus d’effet. Charlot, qui, dans sa joie, s’était mal préparé, la reçut en pleine poitrine et se trouva, en un clin d’œil, couché sur le gazon.

Heureusement que la blessure n’était pas mortelle, et Charlot, bientôt sur pied, put se mettre à danser avec sa noix de coco dans les bras.

Charlot était aux anges et commençait à se réconcilier en idée avec son camarade Harrisson qui, pensait-il, ne l’avait pas tout à fait trompé.

On dîna sur l’herbe. Quel dîner ! Les bananes composaient le fond, le solide du repas, et firent l’office de pain et de brioche. Les oranges et l’ananas furent réservés pour le dessert ; Charlot ne daigna pas manger les poires et les pommes. Il soutenait contre Mimile qu’à côté des fruits d’Amérique, ça ne valait rien, mais rien du tout absolument.

Restait la noix de coco, que Charlot voulut débarrasser lui-même de son enveloppe. Mais tout ce qu’il put faire, fut de dénouer une sorte de ficelle qui l’encerclait tout entière.