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fuite dans les bois.

Ils furetaient de tous côtés, comptant sur le hasard pour trouver un nouveau moyen d’évasion.

« Mimile, dit Charlot, vois donc là-dessus, sur le mur : c’est une main dont le doigt montre quelque chose. Qu’est-ce que cela peut bien désigner ?

— C’est une direction, dit Mimile ; suivons-la. »

Le doigt, peint à plat sur la surface plane, semblait indiquer l’angle opposé à la partie de la muraille par où le capitaine et le chauffeur avaient opéré leur sortie. Ce coin reculé de la cour, obstrué par une végétation exubérante et par des gravats, n’avait pas jusque-là attiré leur attention. Nos petits amis se dirigèrent de ce côté. Ils déblayèrent le terrain et finirent par découvrir, derrière ce fouillis d’herbes parasites, une petite porte arrondie à sa partie supérieure.

Giboulot avançait déjà la main pour essayer de l’entr’ouvrir, quand une clameur se fit entendre du dehors.

Tous trois se regardèrent effrayés.

Giboulot, sans proférer une parole, courut à son échelle, en gravit les échelons et regarda dans la plaine.

Il aperçut une douzaine de Nez-Rouges qui dansaient en rond autour de l’infortuné capitaine et du chauffeur, en poussant de grands cris.

À cette vue, le sang de Giboulot ne fit qu’un tour, et il courut rejoindre Mimile et Charlot.

« Il n’y a pas un instant à perdre, leur dit-il ; le capitaine et le chauffeur ont été arrêtés dans leur fuite. Il faut à tout prix que nous ayons raison de cette porte. »

Giboulot s’était déjà jeté sur la serrure ; si ses doigts de fer n’avaient pas valu des tenailles, il ne serait jamais